Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tretien des pauvres, qui n’a servi qu’à les multiplier. »

Si nous n’avions pas les moulins à farine, le prolétaire aurait bien plus de peine à pourvoir à sa subsistance. En un mot, il faudrait citer tous les genres d’industrie pour prouver que les perfectionnements dans les arts sont utiles à-la-fois à la production et à la consommation.

Notre auteur s’applique à prouver cette grande vérité de l’utilité des machines par l’histoire du commerce des cotpns. À la fin du XVIIIe siècle, il ne se consommait pas en Europe une seule pièce au toile de coton qui ne nous arrivât de l’indoustan ; vingt-cinq ans plus tard, il ne s’est pas consommé une seule pièce de toile de colon qui vînt du pays d’où elles venaient toutes.

Ce ne fut qu’en 1788 qu’on vit à Paris les premiers modèles des machines à filer le coton.

On ne comptait en Angleterre que 7,900 ouvriers tisseurs et fileuses de coton avant l’invention des machines. Les femmes gagnaient 20 sous, et les hommes 40 sous de France Dix ans après (en 1787), il y avait 352,000 ouvriers, hommes, femmes et enfants, occupés à la filature et au tissage du coton. Les femmes gagnaient 50 sous et les hommes 5 francs.

En Angleterre, aujourd’hui, on porte à près de deux millions le nombre des ouvriers occupes à cette industrie. Les salaires, il est vrai, ont diminué ; mais cela est dû à des causes accidentelles et surtout à l’invasion des pauvres ouvriers irlandais, M. Say fait ensuite une application détaillée de l’économie aux différentes industries, il traite des échanges et des monnaies, etc. Là, se