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M. J.-B. SAY.




M. Jean-Baptiste Say vient d’être enlevé à sa famille, à ses amis, à la France. Nous ne connaissons rien de sa vie privée ; aussi ne parlerons-nous de lui que comme économiste. Sous ce point de vue, sa réputation est universelle.

Dans ses ouvrages sur l’économie politique, M. Say s’est montré, profond penseur, excellent logicien et surtout ami de son pays. Tous les principes qu’il a développés, discutés, éclaircis, sont autant de conseils. salutaires donnés à tous les gouvernements pour le bonheur des peuples. Si nous en jugeons par les écrits qu’il nous a laissés, sa vie a dû, être extrêmement laborieuse ; car les matières qu’il a traitées et approfondies demandaient de gravés et longues méditations, des recherches immenses et des calculs infinis. Il a dû lire et relire cent fois tous les ouvrages de Quesnay, de Turgot, d’Adam Smith, de Ricardo, de Machullock, de Sismondy, de Charles Comte, de Ferrier, de Tompson, de Tracy, de Bentham, de Chastellux, de Dupons de Nemours, de Dufresne, de Saint-Léon, d’Hamilton, de Hume, de Malthus, de Montesquieu, de Bacon, de Young et tant d’autres qu’il cite et qu’il