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cette belle science, les déchirer dans leurs intimes affections ! Dans les combinaisons économiques peu importe l’homme il est vrai ; mais beaucoup importent tous les hommes, car c’est la souffrance comparative d’un seul qui apporte un obstacle à l’extension de la prospérité de plusieurs. Rassurez-vous donc ; nous vous en prions, nous saurons vous présenter plus tard, dans M. Say, le citoyen précieux en qualité, même d’économiste. Personne alors ne voudra reléguer stérilement au fond de sa bibliothèque l’ami vrai du pays, prudent explorateur des lois qui l’éclairent sur ses besoins.

À ces aperçus généraux, nous n’avons sans doute pas à faire succéder l’analyse complète des ouvrages de notre collègue ; mais il est de notre devoir de vous indiquer au moins les foyers qui se sont formés au centre de sa composition, et d’où se sont échappées, tant les propositions contestées, que les nombreuses irrécusables vérités qu’il a versées sur nous avec tant d’abondance.

Pour les signaler convenablement, il y a nécessité pour nous d’en rappeler en peu de mots la théorie fondamentale, ainsi du moins que nous la concevons.

Dans l’organisme naturel de la production, nos besoins jouent le rôle que la gravitation, l’affinité, l’élasticité et les autres propriétés physiques des corps jouent dans la mécanique, ou plutôt celui que remplit la sève dans le phénomène de la végétation. Qu’on discute sur l’essence du besoin à divers degrés dé moralité, comme on a discuté sur le moi et le non moi, et sur le libre arbitre ; en dépit de toutes discussions, le besoin, tom-