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ne les étudiait pas, bien que toutefois ses écrits indiquent comme un pressentiment de leur existence.

L’anglais Stewart n’avait fait que de vaines tentatives pour former une théorie absolue du système prohibitif, et les disciples français de Quesnay n’avaient pas été plus heureux dans la voie opposée.

Les Sociétés marchaient toutefois, marchaient toujours obéissant à des lois inconnues, à l’instar du sang voyageant dans nos vaisseaux avant que Harvey nous en eût dévoile la circulation. La prospérité industrielle n’avait pas encore rencontré son Harvey.

Cependant des efforts laborieux soulevaient à chaque pas de nouvelles et lourdes difficultés, comme le soc soulève les masses de terre du sillon, et met à nu quelques racines ; certaines graves propositions, qu’un trop léger labour intellectuel avait encore laissées enfouies, prenaient un caractère plus notable à force d’apparaître souvent. Notre Turgot en recueillit plusieurs, l’illustre écossais Adam Smith les développa.

Il les développa, chacune avec une patience et une profondeur extraordinaires, mais sans coordination entre-elles. Nous nous rappelons tous quelle contention d’esprit il nous fallait apporter dans noire jeune âge, pour saisir l’idée générale du livre de la Richesse des nations, alors encore controversé par les adeptes de la doctrine de Quesnay. Quelques brillants éclairs nous illuminaient ; pleins d’émotions. nous nous croyions sur le point de saisir dans une seule conception toute la vérité, objet de nos ardents désirs ; et bientôt le fil conducteur des propositions entre elles venant à nous manquer, nous retombions dans nos premières et pénibles perplexités,