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dats du grand conquérant, qui, lors de son expédition contre les Venètes, se serait arrêté à Belle-Isle.

Une autre version veut y voir un oppidum gaulois où se réfugiaient les habitants en cas d’attaque.

Légendes peut-être des deux côtés.

Aujourd’hui, de petits moutons noirs et blancs broutent pacifiquement l’herbe rase de ces retranchements antiques.

De cette pointe du Camp de César, la côte de l’Apothicairerie apparaît merveilleuse d’élévation, et de splendides rochers s’y dessinent. Roch-Toul surtout est admirable ; l’ouverture en est grandiose, vue de ce côté.

Un élégant bateau-pilote file à toutes voiles vers Sauzon.

Nous longeons la falaise de très près afin de retrouver un figuier nain qui y croît ; et nous l’y voyons, en effet, mais suspendu sur l’abîme. Il nous est donc impossible de nous assurer s’il est fructifié, comme certains botanistes l’assurent.

De la pointe du Camp de César à celle du Vieux Château, la mer forme deux criques profondes, dont l’une est appelée Ster-Ouen — anse étroite — l’autre Ster-Vras — grande anse. Des bateaux s’y balancent avec leurs filets d’azur ondulant gracieusement aux mâts afin d’y sécher.

Ces deux fiords nous font souvenir de la vieille chanson du Tour de l’île :

Port du Vieux-Château
Qui tient assez d’eau
Pour nos grands vaisseaux…

Le vallon de Ster-Vras est charmant, avec, sur la hauteur, trois villages aux coquettes maisons blanches,