Page:Annales de la société académique de Nantes et de Loire-inférieure - Série 9, vol.3, 1912.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172

se formulèrent de tous les coins du canton : Le maire Chenu de Saint-Aignan écrit :

« Beilvert a repris sa vie d’aventures ; il pille les maisons à la tête de vingt brigands armés. Aux Sacchais, ils ont dévalisé la maison… »

De son côté, le maire de Rouans mande au préfet Bonnaire, le 6 juin :

« Il n’y a pas d’opinion, mais la sécurité de tout le monde est engagée depuis la nomination de Beilvert. »

Dès le 31 mai, le lieutenant-général Wurot, commandant les troupes mobiles de là Vendée, s’était effrayé ; dans une lettre adressée au préfet, nous lisons :

« Beilvert a été désigné par le général Brouard pour commander une compagnie franche ; il n’offre peut-être pas une garantie certaine, mais il peut rendre de grands services ; personne ne connaît mieux que lui les chefs des environs de cette ville. Mais je suis tout prêt à licencier cette compagnie si vous trouvez Beilvert dangereux. »

Avec la fin de l’Empire, ses fonctions durent cesser ; mais la confiance qu’il inspira, comme les protecteurs qu’il sut trouver même sous la Restauration, resteront une cause de surprise pour la postérité.

V


Nous terminerons l’histoire de Beilvert en ouvrant le dossier des suspects sous la Restauration ; la partie qui le concerne est encore très importante et nous fera voir le vieux bandit aux prises avec l’adversité ; il a alors près de soixante ans.

Le 22 septembre 1815, le maire de Nantes avisa le préfet, que Beilvert clame partout, qu’il part pour Paris assassiner le roi. Il est de suite arrêté et incarcéré à la prison du