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Entre temps, il s’était adressé à l’Empereur ; la bibliothèque de Nantes conserve une pétition signée Beilvert, Delormeau et Lemaire. On y lit :

« Sire, vos fidèles sujets demandent à rentrer en possession des terres de la Grande-Noë. Biré de la Mévélière a surpris la bonne foi du Conseil de Préfecture. »

Bien entendu, nous n’avons pas trouvé la réponse de S. M. à ses fidèles sujets.

Le 28 juillet 1811, une scène épouvantable mettait en émoi le bourg de Bouaye. Beilvert, dans un accès de fureur, avait à moitié assommé son fils aîné[1]. Instruction ouverte contre lui, il est condamné à deux mois de prison, cinq ans de surveillance et mille francs d’amende ― qu’il ne paiera jamais, nous en avons trouvé la preuve. ―

À peine en prison, il demande au Ministre de la Justice une réduction de peine ; sa femme est très malade, écrit-il. De quelle influence usa-t-il ? Nous ne le savons. Mais ce qui est certain, c’est que de suite sa mise en liberté fut ordonnée et que le Préfet traita cette grâce de fâcheuse. Beilvert lui causa d’ailleurs tant de soucis, que nous trouvons deux lettres demandant son internement pour cause de sécurité publique. Mais la chance sert notre homme ; après une nouvelle condamnation à cinq jours de prison pour sévices sur son fils cadet, il reste dans ses foyers, « toujours agité », disent certains rapports cantonaux, et sans qu’un fait grave mérite d’être rappelé.

Nous arrivons en 1814 ; c’est la fin de l’Empire ; des mouvements royalistes sont signalés en Vendée, et un redoublement de surveillance est exercé sur la campagne ;

  1. Par le dossier des suspects sous la Restauration, on sait, que le fils Beilvert fut condamné à huit jours de prison pour manifestation bonapartiste.