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« Beilvert met tout à mal dans ma commune ; c’est un homme incorrigible. »

D’autre part, une suite importante de lettres apprennent, que de Biré et Beillevert sont en procès ensemble. De Biré s’exprime ainsi :

« Je suis peu à mon aise avec lui, soutenant un procès particulier ; j’ai crainte que vous supposiez que mon intérêt ne me fasse départir de l’impartialité commandée par mes devoirs de magistrat. »

Effectivement, dans la série Q des archives départementales, nous avions trouvé, qu’en 1795, Beilvert s’était rendu acquéreur, pour 680 livres, de la récolte des vignes de la Mévéliere, appartenant à de Biré, « soupçonné d’émigration ». Il arriva depuis, que, confondant le fonds et la récolte, il cultiva les vignes de Biré et que celui-ci, en rentrant légalement dans son bien, en demanda la restitution. Il s’agissait des terres du « Pas de la louve » et de « la Grande Noë », celle-ci ayant une superficie de 101 journaux.

Beilvert ayant été forcé à la restitution par la perte d’un procès, qui lui avait été intenté à Nantes, en appela à Rennes ; mais comme, à cette époque, tout voyage nécessite l’obtention d’un passe-port, il en sollicite un à la préfecture de Nantes, qui d’abord le refuse et finit par le lui accorder sur un avis motivé de M. de Biré (15 novembre 1809). Or, pas plus heureux à Rennes, il se réclame de la Cour de Cassation ; c’est un voyage à Paris dont il s’agit ; mais un passe-port lui est refusé comme à malfaiteur dangereux (avril 1810).

    tagne ; il l’accuse d’avoir traversé deux brigands sur le lac de Grand-Lieu ; 2o une lettre de Biré donnant des explications sur le fait qu’on lui reproche. Enfin, sur le livre du Comité révolutionnaire se trouve, à la date du 24 brumaire an II, un ordre d’arrestation de Biré signé Gotillin et Bachelier.