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Il fut encore incarcéré en l’an VIII ; la preuve en est au répertoire alphabétique de la prison du Bouffay, registre 869.

Beilvert rentra à Bouaye et reprit son grade de capitaine de compagnie franche, qu’il possédait encore en 1800. Jusqu’à cette époque existent de lui ou sur lui un certain nombre de lettres ou de rapports ; mais nous sommes obligés de faire un choix, et nous ne signalerons qu’une certaine pièce datant de nivôse an VIII, où il raconte, qu’étant au Bois-Cholet, il rencontra trois cavaliers portant la cocarde blanche, vêtus superbement et montés sur des chevaux de luxe. Par devoir, il dut les interroger, quand survint « un quatrième quidam », monté sur un cheval rouan, qui précipita un de ses hommes dans une mare. Par humanité, je ne l’ai pas arrêté, écrit-il.

Bretin, commissaire cantonal de Bouaye, auquel le rapport est communiqué, le traite de mensonger et de regrettable.

Le 19 germinal an IX (9 avril 1801), Beilvert posa sa candidature à l’élection primaire qui a lieu. Son influence était telle, qu’il faillit être élu. Bretin écrit à ce sujet :

« Beilvert ne se sentait pas de l’aise qu’il allait avoir de mettre tous ces bougres-là au pas ; il lui semblait reprendre son ancien métier de bourreau. Mais sa joie fut de courte durée… »

Il ne fut pas élu.

Deux écrivains se sont plus ou moins longuement occupés de Beilvert : M. Lallié unit dans la même réprobation tous les guides et une partie de la garnison de Aux ; Dugast-Matifeux parle de notre héros, en le désignant sous le qualificatif de républicain trop ardent. Il est probable, que si ces deux honorables historiens avaient poursuivi leur enquête, ils ne l’eussent attaché à aucun parti ; la suite de ce récit prouvera, que ses convictions politiques ne furent