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preuve, que les prêts ont été régulièrement touchés (les reçus sont conservés aux archives). À ses titres de gloire Beilvert pouvait ajouter celui de concussionnaire !

Le 7 pluviôse an V. (26 janvier 1797), le commissaire des guerres Mac Curtain[1] faisait arrêter Beilvert, qui, dit l’ordre d’écrou, sera envoyé de brigade en brigade pour être traduit devant le Conseil de guerre de la Rochelle (où il fut jugé et acquitté !!).

Son jugement eut lieu le 20 ventôse (10 mars 1797) ; il était poursuivi sous les chefs de pillage, violence, concussion, et pour avoir détaché à son service particulier des soldats en activité. Son acquittement fut décidé : 1o Parce que les faits sont insuffisamment prouvés ; 2o Parce ce que la loi d’amnistie bienveillante de vendémiaire couvre les faits incriminés (archives du Conseil de guerre de Nantes.)

M. Lallié signale une autre arrestation datant du 19 floréal an V (18 mai 1797). Le livre d’écrou du Bouffay confirme ce renseignement ; on y lit :

«… Ordonne de conduire à la maison d’arrêt J. Beilvert, capitaine de la garde nationale de Bouaye ; prévenu d’avoir, avec deux autres quidams, tenté d’assassiner Jean L’Hommelet, de la Chevrollière, étant armés de sabres, pistolets et bâtons. »

En marge est écrit :

« Parti pour la Rochelle le 11 prairial an V (30 juin 1797). Signé Hervelin, gendarme. »

Il dut certainement être jugé et acquitté à nouveau.

  1. Mac Curtain passa toujours pour un royaliste. Voir ce qu’en dit dans ses mémoires Mme de la Rochejaquelein. Député par la Loire-Inférieure aux Cinq Cents, il fut suspecté et déporté à la Guyane. (Kurkoski, Les élections aux Cinq Cents). Mais, s’étant évadé, il rejoignit Bourmont lors de la reprise de l’insurrection de 1799 en Anjou. Il fut connu à l’armée chouanne sous le nom de Kainlis.