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présumable, que ce furent les terribles guides, ses compagnons ; il n’y avait guère à discuter avec eux. En tous cas, une fois de plus on peut déplorer la veulerie, qui dans les moments graves, s’empare de groupements entiers de citoyens.

Au livre de correspondance du Directoire départemental (118, folio 179) se trouve la note suivante adressée au général Hoche, en date du deux brumaire :

« L’administration ignorait les horreurs commisses… Comme vous elle est indignée. Justice doit être faite ;… C’est avec plaisir qu’elle apprend que le fameux Beillevaire ne sera plus employé dans l’armée ; il est désavantageusement connu. »

Beilvert fut encore employé dans l’armée, et le Directoire savait parfaitement à quoi s’en tenir sur les horreurs, qui se commettaient. La chose est facile à prouver.

Quinze chefs d’accusation furent retenus contre Beilvert ; son interrogatoire d’instruction s’est conservé. Cette fois, il rejeta la responsabilité de ses actes sur son chef, et nia toujours les faits trop cruels. Jugé le 27 vendémiaire an IV (19 octobre 1796), il fut acquitté. Cette date est donnée par le livre de levée d’écrou de la prison du Bouffay ; les dispositifs du jugement nous restent inconnus.

III


Beilvert rentra dans ses foyers ; mais il a la nostalgie de l’armée. En nivôse an IV, des élections pour la formation de la garde nationale ont lieu à Bouaye ; il pose sa candidature au poste de capitaine, et malgré sa propagande il n’est nommé que sergent. Sur le procès-verbal de l’élection se trouve une note de protestation écrite par Beilvert. Il s’élève contre la nomination d’un capitaine, qui a son domi-