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II


Le premier floréal an II (20 avril 1794), parvenait au district de Nantes une suite de dénonciations provenant de la municipalité de Bouguenais, (siégeant alors aux Couëts), contre les nommés Beilvaire, Guibeaudeau et Algran, natifs de Bouaye et de Bouguenais, guides attachés au bataillon du Bas-Rhin, tenant garnison à Aux. Dans le nombre des accusations nous relevons :

« Qu’étant au village de la Motte, ils attachèrent la veuve Gadais, cultivatrice, au pied d’un arbre, qu’ils ligotèrent sa fille et la hissèrent dans le grenier là elle fut violée. Qu’ensuite les malheureuses se virent voler de 75 livres cachées dans la maison.

« Qu’à Bouaye ils avaient tué le père et la mère Jorret assis devant leur porte (Déposition de J. Jorret fils).

« Que l’un d’eux blessa d’un coup de fusil le nommé Douault, et qu’étant revenu la femme Douault leur dit que son mari était couché des suites de sa blessure ; que Beilvert donna l’ordre qu’il soit achevé dans son lit ; ce qui fut fait.[1].

  1. Voici, copiée sur le dossier de l’instruction, la déposition de la veuve Douault

    « Douault se disposait à partir pour Nantes, quand sur les sept heures survint un détachement de la garnison de Aux ; son mari qui se trouvait dans le haut du village fut blessé de plusieurs coups de fusils, sabré et volé de tout ce qu’il avait sur lui. Après avoir été laissé pour mort il se traîna jusque chez lui où il se mit au lit.

    « Sur les trois heures Beilvert reparut qui vint frapper à la porte ; la femme Douault ouvrit et il en rentra plusieurs chez elle qui lui demandèrent qui était au lit. Elle répondit que c’était