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volo et ayant eu la chance de ne pas trouver un Sigisbert Hugo pour le faire pendre.

Voici une appréciation d’un de ses concitoyens :

« Delormeau signale l’immoralité et la forfanterie d’un nommé Beilvair, qui fait tout trembler autour de lui dans les communes voisines dont il est le tyran absolu. Beaucoup d’habitants ont fui pour ne pas avoir affaire à ce scélérat. » (Note de Verger).

On trouve au dossier des suspects 1809-1817, adossée à une lettre du baron Réal, conseiller d’Etat, préfet de la Loire-Inférieure, une note dont nous détachons le passage suivant :

« Le sieur Beilvert est un monstre couvert de tous les crimes, l’horreur et l’effroi de tout le pays ; condamné à la peine de mort avant la Révolution pour assassinat, il sut protéger sa tête à l’aide d’un protecteur puissant qu’il possédait dans le parlement de Bretagne. Depuis, assassin de nouveau, incendiaire, voleur, il sut encore éviter la vengeance, etc. »

D’autre part, on sait par la brochure de M. A. Lallié, qu’avant 1789 il fut enfermé pour dettes, et condamné pour faux le 31 juillet 1788, pour avoir emprunté la signature d’un sieur Chiché.

Le document préfectoral transcrit plus haut donne une appréciation reproduite maintes fois. Lettres particulières, lettres des maires de Bouaye, de Rezé, de Bouguenais, de Saint-Aignan, de Rouans, etc. ; rapports des commissaires cantonaux ; tous les écrits sont concordants et offrent une garantie de véracité.

Il fut malgré tout certainement couvert par de hauts personnages ; nous verrons pourquoi. Nous-mêmes, en écrivant les documents sous les yeux, nous nous plûmes un instant à chercher des circonstances atténuantes « à ses exploits », en les mettant sur le compte de l’agitation