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que je protesterai publiquement contre vôtre Edition, et je ne ferai rien en cela qui ne soit dans les plus étroites régles de la justice. Eh Dieu ! si vous continuiez à me traiter ainsi jusqu’au bout, mon livre seroit à la fin tellement défiguré que je ne m’y reconnoitrois plus. De grace, lisez vous-même ces quatre lignes avec vos belles additions et jugez[1] si vous n’avez pas l’oreille écorchée. Vôtre correcteur peut savoir mieux que moi les regles de la langue ; mais il y en a une grande que je sais sûrement mieux que lui ; c’est de les violer toutes quand il convient.

Ce qu’il y a de plaisant c’est que ce même correcteur, si hardi à corriger l’auteur, n’ose toucher aux fautes qui sont évidemment de l’imprimeur, comme par éxemple page 115 ligne 19 on a laissé la dans le doute ; et quel doute ? A quoi veut-on que ce la puisse se rapporter, puisqu’il n’y a pas un seul substantif feminin dans toute la partie de la période qui précède ? Faites que ce la puisse avoir un sens, et je vous pardonnerai de l’avoir laissé mais je vous pardonnerai encore moins de toucher au reste. On diroit que vous prenez à tâche d’être hardi et circonspect à contretems. A l’égard des virgules, mettez-en tant qu’il vous plaira ; je vous les abandonne, puisque cela vous fait plaisir.

A l’égard de celles de vos questions auxquelles je puis satisfaire sans lézer M. Duchesne je le ferai volontiers. J’estime que l’ouvrage aura au moins 60 feuilles ; il est divisé en 5 livres que j’avois mis en 3 volumes dont le libraire m’a engagé à faire quatre. Une table des matières y est necessaire. Il m’a demandé des

  1. Rousseau avait écrit d’abord voyez.