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SÉJOUR DE J. J. ROUSSEAU EN ANGLETERRE
CHAPITRE PREMIER
Voyage en Angleterre.
I. Les Préliminaires.
« J’ai cent fois désiré voir l’Angleterre[1] ; à peine éloigné de Montmorency, Rousseau eût pu réaliser ce vœu[2] ; pourtant, avant qu’il aborde dans la grande île, trois ans et demi s’écouleront, pendant lesquels ce désir s’accentue, fortifié par la réflexion et par les conseils d’amis : il est intéressant d’en noter les progrès et les défaillances.
Le 24 juin 1762, Mme de La Marck mettait à la disposition du fugitif le château de Schleyden[3], près d’Aix-ta-Chapelle[4] ; son intermédiaire, Mme de Boufflers, avait aussi décidé le philosophe Hume à préparer le séjour éventuel de Rousseau en Angleterre[5] et le prince de Conti offrait Trye[6] : Jean-Jacques refusa tout[7] et le Val de Travers le gardera longtemps sans
- ↑ Œuvres, édition Hachette, t. X, p. 362, à Mme de Boufflers, août 1762.
- ↑ Streckeisen-Moultou. J. J. Rousseau, ses amis et ses ennemis, t. II, p. 40, de Mme de Boufflers, 24 juin 1762, XIII.
- ↑ Id., t. II p. 41, id.
- ↑ Id., t. II, p. 46, de Mme de Boufflers, 31 juillet 1762, XV.
- ↑ Burton, o. c., t. II, p. 107, Mme de Boufflers à Hume, 16 juin 1762. Réponse de Hume, p. 108. Streckeisen, o. c., t. II, p. 44, Mme de Boufflers 21 juillet 1762, XIV ; p. 50,22 octobre, XVII. Le 27 août, Rousseau consulta son cousin de Londres, Jean Rousseau, sur les conditions de la vie en Angleterre et sur l’opportunité d’y aller habiter ; la réponse, calculée pour décourager Jean-Jacques, est véritablement prophétique  ; ; Lettres, C, Jean Rousseau à Rousseau, 30 sept. 1762, I.
- ↑ Streckeisen, o. c., t. II, p. 46,31 juillet 1762, XV.
- ↑ Œuvres, t. X, p. 344, à Mme de Boufflers, 4 juillet 1762 ; p. 362, août. Burton, o. c., t. II, p. 111, Mme de Boufflers à Hume, 30 juillet.