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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ J. J. ROUSSEAU

ner d’un bout à l’autre dans toutes les éditions cinquante ou cent pages déterminées. Il y a en effet quelquefois trente ou quarante pages consécutives, ou plus, où l’on ne rencontre pas une variante importante et qui ne puisse pas être attribuée à la rigueur au hasard de la composition. Nous avons donc collationné entièrement les éditions de Rey 1763 et de Genève 1782, les parties IV-VI de l’édition Musset-Pathay, et pour toutes les éditions de quelque intérêt les cent ou deux cents premières pages de la quatrième partie[1].

En même temps nous avons comparé le texte de la première édition et le texte de Musset-Pathay, le dernier en date qui ait quelque valeur, pour l’ensemble des parties IV, V et VI dont nous avons les brouillons. Cette comparaison nous a fourni un tableau de quarante-sept variantes distribuées sur la moitié du roman. Nous les avons réparties en trois groupes suivant leur importance[2]. Et c’est à ces quarante-sept variantes que

  1. Les deux brouillons ne commencent qu’à cette quatrième partie.
  2. Voici quelques exemples du tableau et des groupes :

    I. 1. (1761. IV, 11). Pas de note. 1’ (Musset-Pathay). Cette réponse n’est pas exacte puisque le mot d’hôte, etc. — 2. (IV, 17) et le bateau ayant besoin de raccommoder. 2’ … ayant besoin d’être raccommodé. — 3. (IV, 17). Un ciel serain, les doux rayons de la lune. 3’ Un ciel serein, la fraîcheur de l’air, les doux rayons de la lune. — 4 (VI, 8) … une sorte de jouissance qui supplie à la réalité. — Qui vaut mieux, peut-être. 4’ … qui supplée à la réalité, qui vaut mieux, peut-être.

    II. 1. (IV, 1) ; tout le veut ; mon cœur, mon devoir, mon bonheur, mon honneur conservé, ma raison recouvrée, mon état, mon mari, mes enfans, moi-même, je te dois tout. 1’ ; tout le veut, mon cœur, mon devoir… mes enfans, moi-même ; je te dois tout. — 2. (IV, 3). Enfin j’ai vu dans mes compagnons de voyage un peuple intrépide et fier dont l’exemple et la liberté rétablissaient à mes yeux l’honneur de mon espèce, pour lesquels la douleur et la mort ne sont rien. 2’ … l’honneur de mon espèce, pour lequel la douleur … — 3. (IV, 9) … en sorte que je le vois retourner beaucoup plus rassurée sur son cœur que quand il est arrivé. 3’ … beaucoup plus rassuré. — 4. (IV, 10) ; elle lui assigne une