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viennent illisibles, si on garde leurs graphies étranges[1], qui détournent l’alttention du lecteur et n’offrent aucun intérêt : « je serai bien pressé de Vous pardonés », « vous sérés receu mieux que Vos soupcon L’exigerois », « ce qui est arrivés au deux persones qui Me sont aussi chers qu’a Vous », « je ne dirés donc », « des gens qui Lui soit indifferens », « il auroit eviter de Vous Conoitre[2] » ; — « quelques papiers que vous fussiés en peine qui demeurasse chés vous », « vous deveriés aller mardy diner a épinay », « jaurés du plaisir », « ne moutragés plus[3] » ; — « Vous avés düb imaginer », « le scret de vos bons procedé », « je vous vairay demain », « trante lieux dissy a pontarlier », « sy tous les magistrats estoint ossy sensible Et ossy honneste ily oroit moins de decrets[4]. »

Cette pratique est si choquante que plusieurs de ses partisans se voient obligés d’y apporter des tempéraments : ils ajoutent la ponctuation, ordinairement absente ou rudimentaire, ils complètent ou changent les accents, ils mettent des majuscules aux noms propres et aux mots qui commencent une phrase, ils laissent de côté les « négligences de plume, » ils avouent des rectifications discrètes. La multiplicité même de ces correctifs, nécessaires mais illogiques, atteste l’imperfection du système. D’ailleurs celui-ci serait inapplicable pour des Œuvres complètes, dont les mss. manquent le plus souvent : si, à leur défaut, c’est l’orthographe des éditions originales qui est choisie,

  1. Mss. de Neuchâtel.
  2. G. Streckeisen, J.-J. Rousseau, ses amis et ses ennemis, 1865, t. I, p. 343, 345, 346, 347, (avec l’orthographe moderne.)
  3. Même ouvrage, p. 356, 358, 363, (id.)
  4. Lettres inédites de Mme  de Verdelin à J.-J. Rousseau.