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madame de verdelin

Guérin, pour vous parler de mes belles plantations auxquelles j’espère que vous et Mlle Guérin, voudrez bien venir l’année prochaine donner votre bénédiction[1]. »

La table installée par le philosophe subsiste également. Brizard y a fait graver, en 1787, ce quatrain. sur une plaque de cuivre scellée à la pierre :

C’est ici qu’un grand homme a passé ses beaux jours
Vingt chefs-d’œuvre divers en ont marqué le cours.
C’est ici que sont nés et Saint Preux et Julie,
Et cette simple pierre est l’autel du génie.

Nous serions presque tenté de nous excuser de ces menus détails, si tous ces vestiges ne prenaient à nos yeux une signification émouvante. Les choses gardent mieux le souvenir que les hommes. En faisant ce pieux pèlerinage, il nous semble que le petit domaine de Montlouis est hanté de la présence de Rousseau. « C’est le privilège des esprits puissants, a écrit Byron, de sanctifier dans le cœur des hommes les ruines de la demeure qu’ont habité la sagesse et le génie. Par cette riante matinée de printemps, Jean-Jacques est tout près dp nous. Nous le voyons sur la terrasse, embrassant du regard le même horizon qui se découvre devant nous et « qui offre pour terme de point de vue le simple, mais respectable château de Saint-Gratien, retraite du vertueux Catinat. Nous le suivons sur les pentes d’Andilly, s’arrêtant au Mont-Olympe, attendant la Comtesse d’Houdetot, puis se dirigeant vers Eaubonne. Nous le voyons dans ses longues promenades, marchant d’un pas tranquille,

  1. Correspondance générale. T. V. p. 202.