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annales de la société j. j. rousseau

appartement complet, composé d’une chambre, d’une antichambre et d’une garde-robe. Au rez-de-chaussée étaient la cuisine et la chambre de Thérèse. Le Donjon me servait de cabinet, au moyen d’une bonne cloison vitrée et d’une cheminée qu’on y fit faire. Je m’amusai quand j’y fus, à orner la terrasse qu’ombrageaient déjà deux tilleuls j’en fis ajouter deux pour faire un cabinet de verdure. J’y fis poser une table et des bancs de pierre, je l’entourai de lilas, de seringat, de chèvre-feuille j’y fis faire une belle plate-bande de fleurs parallèle aux deux rangs d’arbres et cette terrasse, plus élevée que celle du château, dont la vue était au moins aussi belle, et sur laquelle j’avais apprivoisé des multitudes d’oiseaux, me servait de salle de compagnie. »[1].

Le petit domaine qui subsiste toujours se trouve exactement 12, rue Jean-Jacques-Rousseau, à Montmorency, autrefois rue Montlouis, derrière la butte Jonvelle. La porte d’entrée mentionne « Le MontLouis habité par J.-J. Rousseau, 1757-1762. » De la chambre à coucher du premier, la vue s’étend sur la vallée au-delà de Sannois et d’Orgemont, dans la direction du Mont-Valérien. La terrasse est à peu près intacte, bien qu’une construction récente gâte la perspective. A l’extrémité se trouve le fameux donjon qui servait de cabinet de travail, d’où l’on aperçoit, d’un côté Montmartre, de l’autre, la forêt et la ville de Saint-Germain. La maison a subi pas mal de modifications. La chambre de Thérèse est devenue une cuisine. Mais celle de Rousseau conserve les boiseries du temps. L’allée de tilleuls qui faisait sa fierté et qu’il annonçait à ses amis, ombrage le banc de pierre : « Le papier me manque, écrivait-il au libraire

  1. Confessions. Livre Xe. Tome II, p. 92.