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Parmi les frères de Marie-Madeleine, une noble figure se détache. Nous lui devons une mention spéciale car sa mort glorieuse est dans la pure tradition de la famille. Charles de Brémond d’Ars, quatrième du nom, né le 9 janvier 1737, brillant officier de marine, devait comme tant de ses ancêtres, périr dans l’ardeur des combats. Le grand-père avait décidé à la naissance de son petit-fils que Charles suivrait la carrière de la marine. Toute son éducation fut dirigée vers ce but. A peine sorti de la Compagnie de Brest, la guerre de Sept ans devait le mettre à l’épreuve. Après la destruction de notre flotte par les Anglais, en 1741, au cours de la malheureuse guerre de la succession d’Autriche, l’Angleterre nous attaquait de nouveau au Canada. Elle avait saisi trois cents vaisseaux marchands. Louis XV, auquel on ne rend peut-être pas suffisamment justice, avait préparé dans nos ports une flotte nouvelle. La marine française put envoyer au Canada deux escadres pour protéger nos nationaux. L’une sous le commandement du comte du Bois de la Motte, partit de Brest le 3 mai 1757 et se rendit à Québec. L’Illustre, commandé par le marquis de Choiseul-PiasIin en faisait partie, et c’est à son bord que le jeune marquis d’Ars fit sa première campagne. L’année suivante, il prenait le commandement de la frégate du roi, l’Orphelin de la Chine, alors dans le port de Brest avec laquelle il se rendit à Saint-Malo à l’annonce de l’approche d’une flotte anglaise. Les ennemis après avoir débarqué à Cancale, pillé et brûlé cette ville ainsi qu’un faubourg de St-Malo[1], reprirent la mer le 22 juin 1758.

  1. Mémoires de Luynes. T. XVI, p. 459.