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bales ne furent certes pas une rareté : l’illustre écrivain était un auditeur attentif, bien propre à susciter les confidences. Et c’est aussi pourquoi il peut écrire le 28 mai 1774, confondant au reste cette nomenclature et celle de Linné, qu’il en avait bien prévu l’introduction au Jardin des Plantes[1]. Constatons que le 24 mai 1773 il était encore dans l’ignorance au sujet du classement de la Véronique chênette, pourtant abondamment décrite dans la lettre d’envoi à Mme Delessert[2], tandis que le 28 mai 1774 il est au clair, grâce à Jussieu.

C’est évidemment pendant la période parisienne de sa passion pour la botanique, alors qu’il se trouvait à portée de la Bibliothèque Royale et de celle de Malesherbes, que Jean-Jacques, furetant la série de l’Histoire de l’Académie royale des Sciences, rencontra l’Essai sur l’usage de la plante nommée par C. Bauhin « Polygala vulgaris », pour la guérison des maladies inflammatoires de la poitrine[3] ; l’auteur, Duhamel[4], — dont Rousseau appréciait le Traité des arbres et arbustes[5] —, se référait à la lettre envoyée à l’Académie en janvier 1738 par le médecin écossais Teynnint (Rousseau orthographiait Teinnint) pour signaler les vertus curatives du Polygala virginiana. L’Ecossais était cité de nouveau par le fameux médecin Bouvart[6] dans ses Observations sur les propriétés du Sénéka ou Polygala de Virginie parues dans la même

  1. Correspondance générale, t. XX, p. 299.
  2. Correspondance générale, t. XX, p. 239.
  3. Histoire, etc. Année 1739. Paris, 1741, p. 135-139.
  4. Henri-Louis Duhamel du Monceau, 1700-1782.
  5. Annales J. J. Rousseau, t. XXI, p. 215 ; Correspondance générale, t. XIII, p. 321, 358.
  6. Michel-Philippe Bouvart, 1707-1787.