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du royaume, les Neville, les Clifford, les Percy, les comtes de Nithsdale, élite des vieux duchés de Westmoreland, de Cumberland, de Northumberland.

Où William Constable reçut-il son éducation ? à domicile ? à Douai ? Vraisemblablement, il dut l’acquérir par ses efforts personnels. Autodidacte laborieux, liseur acharné, il se partageait entre les sciences et la philosophie, mais l’étude ne dessécha pas ce cœur affectueux qui s’attacha très fort à son demi-frère Marmaduke Cuthbert Tunstall, plus tard de Wycliffe dans le comté de Richmond, et surtout, avec une prodigieuse tendresse, à sa sœur, Winifred, née en 1730.

Héritier en 1747 de la fortune paternelle, le jeune homme consacra quelque dix ans à voyager en la compagnie de sa cadette ; dès leur retour en 1756, insouciant de la dépense, il embellit le manoir et le parc, et collectionna avec éclectisme livres, antiquités, peintures et bibelots précieux. Ah ! l’intelligent dérivatif aux tortures d’une goutte aiguë et précoce ; elle encore motiva son départ en 1770 cherchant la guérison, il parcourut dix-huit mois durant, avec sa chère Winifred, les Pays-Bas autrichiens, la France, la Suisse, l’Italie et le Tyrol. Déiste de bonne heure, William Constable ne pouvait avoir de préjugés envers le Vicaire Savoyard ; aussi le hasard fit-il bien les choses lorsqu’il réunit, en mai 1770, à Lyon, le touriste et le fugitif. Première et dernière occasion de rencontre, s’il faut admettre que le Constable[1] qui reçut Rousseau à Dorking, en 1766, n’est pas le gentilhomme du

  1. Annales J. J. Rousseau, T. VI : L. J. Courtois, le Séjour de J. J. R. en Angleterre, pp. 30, 208. — T. XX L. J. Courtois, Autour d’un inédit, p. 213.