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annales de la société j. j. rousseau

de Genève était illégal[1] ; et au mois de septembre sa patience s’épuisait. Il écrivait le 20 à Moultou :

« Ces gens-là ne seront pas contens qu’ils ne m’ayent forcé à reprendre la plume, et je doute, si cela arrive, qu’ils ayent les rieurs de leur côté. Je me sens pourtant encore de la patience, mais il y a un terme à tout[2]. »

Le 16 octobre il parlait déjà à Rey d’un nouvel ouvrage, la Lettre à l’archevêque de Paris, et disait qu’on l’avait obligé à reprendre la plume[3]. Le premier décembre il lui écrivit qu’il travaillait depuis deux mois à son ouvrage[4], et le 15 janvier, lui expédia son manuscrit[5]. Le lendemain même, dans une lettre à De Luc père, il parlait de deux ouvrages qu’il avait l’intention d’écrire sur les affaires de Genève, l’un sur les injustices dont il était la victime, et un autre qui contiendrait une défense des citoyens et bourgeois contre le petit Conseil. Il voulait publier le premier

  1. Corr. générale, n° 1474, t. VIII, p. 35 ss. Les six remarques était :

    1) La profession de foi aurait dû être soumise aux pasteurs.

    2) Le nom que portait l’ouvrage n’était pas nécessairement celui du véritable auteur.

    3) Le cas du parlement de Paris n’était pas le même que celui du Conseil de Genève.

    4) L’auteur de l’ouvrage n’était pas nécessairement l’auteur de la profession de foi.

    5) Le chapitre de la religion civile étant de portée purement politique ne pouvait contenir d’hérésies.

    6) Le Contrat Social ne contenait aucun principe qui fut contraire à ceux du gouvernement de Genève.

  2. Ibid., n° 1533, t. VIII, p. 132.
  3. Ibid., n° 1594, t. VIII, p. 253.
  4. Ibid., n° 1616, t. VIII, p. 294 ss.
  5. Ibid., n° 1648, t. VIII, p. 344 ss.