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les lettres de la montagne

de ces ouvrages avant les élections du mois de janvier 1764.

« Mais je propose de méditer et travailler plus à loisir un autre écrit plus important duquel j’ai parlé à M. votre fils, et qui, si, comme je le présume, vous êtes réduits à recourrir enfin à la garantie, pourroit vous servir de mémoire instructif pour les juges. »

Il a déjà reçu de De Luc, dit-il dans cette lettre, des écrits qui serviront pour sa documentation, « mais il faudra de plus l’historique de tout ce qui s’est passé depuis cinq ans en ça Le travail, poursuit-il, exigera beaucoup de lecture et d’étude, et l’occupera pendant au moins deux ans après la publication du premier écrit. Il propose donc de faire des extraits des ouvrages que lui a envoyés De Luc afin de pouvoir lui remettre les originaux[1].

Toutefois, au moment de la publication des Lettres écrites de la Campagne, en septembre 1763, les extraits n’étaient pas encore commencés. Il ne paraît pas même qu’il ait travaillé à sa documentation ; du moins il écrivit à De Luc père le 25 octobre :

« Ce que vous me proposez est pour moi une grande entreprise. Elle demande une multitude de connaissances que je n’ai pas. Je n’ai jamais étudié la constitution de votre République, je n’ai connaissance d’aucun des faits cités, dans les représentations et les réponses, je ne connais de l’histoire de votre gouvernement que ce qui est dans Spon, et je vois que tout ce qui importe est supprimé ; je n’ai pas une des procédures qu’il faudroit

  1. Corr. gén., no 1652. t. VIII, p. 355 ss.