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institutions chymiques

mal donne quelque différence dans ses produits : c’est pourquoi l’on doit faire séparement celle des os, des chairs, du sang, du lait, de l’urine &c. En général, le régne animal est très abondant en eau et en huile, peu ou point d’acide[1], point d’Alkali fixe, beaucoup d’Alkali volatile, mais qui ne se peut démontrer, excepté dans les parties solides et dures, comme les os, la Corne &c. qu’après certaines préparations, ce qui fait juger que les chairs et les liqueurs Animales ne contiennent point actuellement d’Alkali volatile, mais seulement une disposition prochaine à en produire.

Il y a plus de varieté dans les végétaux, tous les différens sels s’y trouvent, des huiles de plusieurs espèces et sur tout une sorte particuliére d’esprit ou d’huile Ethérée qui n’appartient qu’à ce régne-là et qui produit les odeurs aromatiques, les Chymistes l’appellent esprit recteur[2], et cet esprit vient toujours uni à l’huile essentielle ou à l’eau de la plante. Les Plantes donnent communément beaucoup d’acide ; plusieurs, comme la classe entiére des cruciféres, donnent de l’Alcali volatile en quantité, d’autres abondent en air, tel est le bois de Gayac ; enfin, il y a dans leurs analyses de très grandes varietés à observer. Mais il faut retrancher de ce régne plusieurs prétendues plantes marines qu’on a nouvellement reconnues pour être des productions purement animales tels que sont les Coraux, les madrepores (50) les éponges, les lithophitons et d’autres. Au reste, il faut, pour l’exactitude des Analyses végétales observer les saisons ou elles sont faittes et si les plantes sont vertes ou séches, vielles ou jeunes ; car, comme je le dirai ailleurs, en tous ces différens cas, elles donnent des produits fort dissemblables.

Quand au régne minéral, il est le principal objet du Chymiste, c’est sur les métaux et les fossiles en général qu’il a

  1. Plusieurs insectes contiennent beaucoup d’acide. (R.)
  2. Boerh., I, p. 41 et 43.