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annales de la société j. j. rousseau

resultent cependant chacun de deux ou plusieurs autres parties Elémentaires dont l’extréme petitesse surpasse encore la leur, la partie étant nécessairement moindre que le tout d’où il s’ensuit prémiérement que l’on ne doit employer pour les mixtions que des matières subtilisées au dernier point, et de plus que l’on ne doit se servir dans leur combinaison ou résolution que des instrumens proportionnés à cet usage et capables d’émouvoir ou de diviser les plus petits corpuscules. Telles sont les longues digestions, si les matières sont fluides ou volatiles Les fusions si elles sont (39) fixes et fusibles les dissolutions et précipitations réitérées si elles sont solubles, et les mélanges en vapeurs, si les substances s’y peuvent reduire.

On donne le nom de mixte à toutte substance formée par le concours de deux ou plusieurs principes lesquels par leur union ne forment plus qu’un seul tout. Mais ces mixtes peuvent se diviser en un très grand nombre d’espéces : Car, prémiérement, les principes qui les produisent peuvent avoir entre’eux une forte union, une union centrale ainsi que l’appelle Beccher[1], comme dans le verre et dans l’Alkali fixe ; ou bien leur cohesion sera lègére et superficielle comme dans les extraits des végétaux et dans les dissolutions metalliques. De plus ; les principes peuvent concourir à la mixtion en plus grande ou moindre quantité numérique ; c’est à dire, par exemple qu’une molecule terreuse peut être simple en nombre comme en substance, ou resulter d’une pluralité numérique de corpuscules Elémentaires assemblés par aggrégation. D’où il suit qu’avec différens dégrés de rareté ou de densité, plus ou moins de cohesion et différentes proportions de quantités rélatives, un très petit nombre de principes peuvent se combiner presque à l’infini et produire une prodigieuse quantité de mixtes.

Ces mixtes proprement dits s’appellent aussi principes.

  1. Becher, Phys. subt., p. 102 et 103.