morphoses les métaux ne sont-ils pas susceptibles ? La Chymie peut les rendre tour à tour malleables, friables, pesants, legers, compactes, poreux, solides, fluides, fixes, volatils. etc et d’où viendroient tant d’altérations si ce n’est de la diversité des parties essentielles : si les métaux êtoient des corps simples, pourroient ils paroitre et reparoitre à la volonté du Chymiste sous tant de formes différentes ? il faut donc qu’il entre dans leur mixtion plusieurs espéces de terres.
Mais combien éxiste-t-il donc de ces terres et quelles sont leurs différences ? Pour resoudre une question si difficile Beccher demande qu’on ne s’en raporte qu’à de solides expériences et qu’à une pratique consommée. Alors dit-il on reconnoitra qu’il y a (20) trois différentes terres. La prémiére pour servir de base aux deux autres, Elle se trouve abondamment dans les pierres et les Alkali, c’est la terre vitrifiable ; L’autre, inflammable qui est proprement le principe du feu et celui des couleurs, c’est celle que Stahl appelle flogistique ou terre colorante : Le nitre en contient une grande quantité ; La troisième est celle qui donne la forme aux pierres et aux métaux : C’est par elle qu’ils acquiérent l’êtat métallique ou pierreux : c’est elle qu’il nomme terre mercurielle et qu’il assigne en partage au sel marin[1].
L’éxistence de chacun de ces trois principes sera suffisamment démontrée a Posteriori dans le cours de cet ouvrage : car ces discussions demandent des connoissances préliminaires dont le détail seroit icy déplacé. Je me contenterai donc quand à présent d’en donner une notion exacte selon les propres idées de Beccher.
Les pierres sont les corps dans lesquels se montre le plus manifestement le prémier de ces trois principes qui est la terre vitrifiable. On peut diviser les pierres en trois Classes générales[2] 1o celles que le feu n’altére point 2o celles qu’il