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introduction

Chimie hydraulique du comte de la Garaye, les Principes de pharmacie de Clausier, les Leçons de physique de l’abbé Nollet, à côté desquels il faudrait nommer quelques mémoires ou articles de périodiques que l’auteur des Institutions a certainement consultés.

Si l’on cherche à établir dans quel but Rousseau a entrepris un travail de rédaction d’aussi longue haleine, on est en droit de supposer qu’il a préparé son texte en vue d’une publication, soit qu’il eût l’intention de la faire paraître sous son nom, soit qu’elle lui eût été commandée par quelqu’un d’autre. Les fréquentes allusions à l’ouvrage qu’il prépare, les améliorations ou les corrections qu’il se dispose à apporter à son œuvre et qu’il signale dans ses notes, ne laissent guère de doute à ce sujet.

Mais si Jean-Jacques s’est courageusement mis à la besogne, nous sommes portés à croire qu’il n’a pas été jusqu’au bout, soit qu’il ait été découragé par la longueur du travail qui lui restait à faire, soit qu’il ne fût pas satisfait du résultat atteint, soit pour quelque autre raison qui nous échappe.

Composée à une époque où seuls quelques livres de chimie étaient accessibles au public, beaucoup d’entre eux étant écrits en latin et d’autres étant d’une trop sévère aridité, l’œuvre de Rousseau, qui s’adresse non pas aux hommes de métier qu’il appelle ironiquement les initiés, mais aux gens cultivés et désireux d’apprendre, nous apparaît bien moins comme un livre d’étude que comme un ouvrage de vulgarisation. Mais, s’il a eu