Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/756

Cette page n’a pas encore été corrigée

aux Thibétains et aux Mongols : seulement il est réservé pour les études plus fortes, et la discipline y est plus sévère que dans toutes les autres Lamaseries. Vers l'an 1406, une pèlerin célèbre, appelé Tsiandchang-Tchortchy, venu du pays Halchas, consacra des offrandes recueillies dans toute la Mongolie, à bâtir le couvent de Bréboumg, à deux lieues du Bouddhala, et le destina presque exclusivement aux étudiants de son pays, qui ly sont aujourd'hui au nombre de huit mille. A peine eut-il achevé, qu'il en fonda un autre à une demi-lieue de H'Lassa, réservé pour les Bouddhistes des autres royaumes Mongols, pour les Etats des Sifans, et même pour les Chinois qui y viennent de diverses provinces. Caldau, Bréboumg et Sera sont comme les trois grands séminaires du Bouddhisme pour la-Mongolie.

Outre le Bouddhala et ces trois fondations gigantesques, H'Lassa compte une foule de Lamaseries moins considérables, de sorte que le nombre des Lamas résidant habituellement dans la capitale du Thibet, est au moins de vingt-cinq mille.

Chaque année le culte bouddhique exige que les Lamas des environs de la capitale s'y rendent pour célébrer une espèce de grand jubilé, appelé H'Lassa-Nouloum. Cette cérémonie dure vingt et un jours, pendant lesquels tous les tribunaux restent fermés ; chaque magistrat suspend l'exercice de ses fonctions; les affaires, de quelque nature qu'elles soient, religieuses ou civiles, criminelles ou commerciales, ressortent des Lamas directeurs du H’Lassa-Nouloum. Ils sont les juges suprêmes ; leurs arrêts sont irrévocables, et à peine les ont-ils rendus, que d'autres Lamas sont chargés de les exécuter. Ce pouvoir dure jusqu'au vingt et unième jour.

Telle est la ville dans laquelle nous venions, au commencement de l'année dernière, de dresser un Autel