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leurs coursiers sont d'une race supérieure à celle qu'on voit en Tartarie. Les chameaux qu'on rencontre dans le pays, appartiennent tous aux Mongols qui les laissent au pâturage pendant leur séjour à Lassa. Les troupeaux des thibétains nomades se composent de bœufs à long poil et de moutons. L' yak ou bœuf à long poil est trappu, ramassé et moins gros que le bœuf ordinaire ; il a le front large et les yeux gros ; il grogne comme le cochon, mais sur un ton plus fort et plus prolongé. Tout son corps est couvert d'un poil long, fin et luisant. Celui qui est sous le ventre descend ordinairement jusqu'à terre. L' yak a les pieds faits comme ceux des chèvres ; aussi aime-t-il à gravir les montagnes et à courir à travers les précipices. Quand il prend ses ébats il redresse et agite la queue, dont l'extrémité se termine par une touffe de poil en forme de panache. Il porte entre les épaules une assez grosse protubérance qui sert à retenir l'attelage quand on l'applique à la charrue ; car, quoi qu'on ait pu en dire, il sert très-bien au labour. La chair de l' yak est excellente ; le lait que donne la vache à long poil est délicieux, et le beurre qu'on en fait au-dessus de tout éloge.

» La station thibétaine la plus importante qu'on rencontre en allant à Lassa, est située sur les bords de la rivière Na-ptchu, désignée sur la carte par le nom mongol de Khara-oussou (1)[1]. On nous raconta qu'à une époque très-reculée, un roi du Kou-kou-noor ayant fait la guerre aux Thibétains, les subjugua en grande partie, et donna le pays de Na-ptchu aux soldats qu'il avait amenés avec lui. Quoique les Tartares soient actuellement fondus dans les Thibétains, on peut encore remarquer

  1. (1) Na-ptchu, en thibétain et Khara-oussou en mongol signifient également eau noire.