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fixer notre attention et être l'objet de nos études pendant notre séjour à Koumboun. Je pourrais entrer sur tous ces points dans des détails nombreux et pleins d'intérêt, mais pour cette fois je dois me borner à faire un court et rapide sommaire.

« Il y avait plus de trois mois que nous résidions à Koumboun, et depuis longtemps nous étions scandaleusement infracteurs d'une grande règle de la lamazerie. Les étrangers qui ne font que passer à Koumboun, ou qui doivent seulement y faire un court séjour, ont la faculté de s'habiller à leur gré ; mais ceux qui sont attachés à la lamazerie et ceux qui doivent y résider pendant l'espace de plus de deux mois, sont obligés de revêtir les habits sacrés des lamas. On est très-sévère sur cette règle d'uniformité. Plus d'une fois on nous avait avertis à ce sujet. Enfin les autorités nous firent dire que puisque notre religion ne nous permettait pas de porter les habits sacrés des lamas, on nous invitait à résider dans la petite lamazerie de Tchogortan, distante de Koumboun de près de vingt minutes de chemin. Dans cette détermination on usa de la plus grande délicatesse.

« Tchogortan est comme la maison de campagne de la faculté de médecine. Les grands lamas et les étudiants qui appartiennent à cette faculté, s'y rendent tous les ans vers la fin de l'été et y passent ordinairement quinze jours, occupés à aller recueillir les plantes médicales, sur les montagnes environnantes. Pendant le reste de l'année, les maisons, pour la plupart, sont désertes ; on y rencontre seulement quelques lamas contemplatifs qui ont creusé leur cellule dans les rochers les plus escarpés de la montagne. Nous demeurâmes à Tchogortan pendant quelques mois, continuant de nous occuper de l'étude du thibétain, tout en veillant à la garde de nos chameaux. De temps en temps nous allions faire des