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étaient, ils répondaient toujours : « Nous sommes mongols du royaume de Torgot. » Ainsi voilà une partie de l'immense Vicariat de Mongolie qui se trouve à une distance épouvantable de Si-wan. Combien pourtant il serait à désirer qu'on pût fonder une Mission dans le Torgot ! Il doit y avoir dans ces contrées si reculées une chrétienté nombreuse et fervente. On sait que c'est à Ili qu'on exile de toutes les provinces de la Chine les chrétiens qui ne veulent pas apostasier. Quel beau spectacle qu'une mission toute composée de confesseurs de la foi !

« La route d' Ili nous conduisit jusqu'à la grande muraille, que nous franchîmes de nouveau pour rentrer en Chine. Je vais dire un mot de ce monument si renommé. On sait que l'idée d'élever des murailles pour se fortifier contre les invasions des ennemis n'a pas été particulière à la Chine ; l'antiquité nous offre plusieurs exemples de semblables travaux. Outre ce qui fut exécuté en ce genre chez les Assyriens, les Egyptiens et les Mèdes, en Europe une muraille fut construite au nord de la Grande-Bretagne par ordre de l'empereur Septime-Sévère. Mais aucune nation n'a rien fait d'aussi grandiose que la grande muraille élevée par Tsin-che-hoang, l'an 214 de J. C. Un nombre prodigieux d'ouvriers y fut employé, et les travaux de cette entreprise gigantesque durèrent pendant dix ans. La grande muraille s’étend depuis le point le plus occidental du Kan-sou, jusqu'à la mer orientale. L'importance de cet immense travail a été différemment jugée par ceux qui ont écrit sur la Chine. Les uns l'ont exalté outre mesure, et les autres se sont efforcés de le tourner en ridicule. Je crois que cette divergence des opinions vient de ce que chacun a voulu juger de l'ensemble de l'ouvrage d'après l'échantillon qu'il avait sous les yeux. M. Barrow, qui vint en Chine en 1793 avec l'ambassade anglaise de lord Macartney, a