Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

Halechan. Nous crûmes devoir prendre en considération leurs bons avertissements : il fut décidé que. nous couperions la province du Kan-sou jusqu'à Si-ning, pour de là pénétrer ensuite chez les mongols du Kou-kou-noor.

« Le Kan-sou est borné à l'est par le Chen-si, au sud par le Su-tchuen, à l'ouest par le Kou-kou-noor et le pays des Si-fan, au nord par les monts Halechan et les Eleuts.

« Ning-hia est la première grande ville que nous rencontrâmes sur notre route. Ses remparts de belle apparence sont environnés de marais, de joncs et de roseaux. L'intérieur de la ville est pauvre et misérable, les rues sont sales, étroites et guenilleuses, les maisons enfumées et comme disloquées. On voit que Ning-hia est une très-vieille ville. Quoique située non loin des frontières de la Tartarie, le commerce y est de nulle importance. Autrefois, du temps des Royaumes-Unis, c'était une cité royale.

« Bientôt nous arrivâmes à Tsoug-wei, bâtie sur les bords du fleuve jaune. La propreté, la bonne tenue et l'air d'aisance de cette ville contrastent singulièrement avec la misère et la laideur de Ning-hia. Tsoug-wei est une ville très-commerçante, à en juger par ses innombrables boutiques, toutes très-bien achalandées, et par la grande population qui incessamment encombre les rues. Quand nous partîmes de Tsoug-wei, après avoir passé la grande muraille, nous traversâmes la crête des monts Halechan pour rentrer de nouveau en Chine.

« Souvent des lamas tartares nous avaient fait des peintures affreuses des Halechan, mais la réalité est bien au-dessus de tout ce qu'on peut dire de cet épouvantable pays. Cette longue chaîne de montagnes est exclusivement composée de sable mouvant et tellement fin, qu'en le touchant on le sent couler entre les doigts