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critique d’« Emma » considère « Le Château de Mansfield » comme indigne de son attention ». [1] Cet article, — le seul qu’elle put lire puisque le second ne fut écrit par Whately qu’en 1827, — avait pour auteur Walter Scott, ainsi que nous l’apprend une note de Lockart. [2] Le silence absolu gardé sur « Le Château de Mansfield » dans une étude dont le sujet était l’œuvre de Jane Austen pouvait à juste titre être interprété comme un blâme. Il fut d’autant plus sensible à Jane Austen qu’elle ne jugeait pas son quatrième roman inférieur à ceux qui l’avaient précédé. Mais si son orgueil d’artiste et sa vanité de femme furent blessés de cette omission, elle allait bientôt recevoir, alors qu’elle s’y attendait le moins, un témoignage d’intérêt précieux à son loyalisme. Le « premier gentilhomme de l’Europe », le Prince Régent, allait faire savoir à l’auteur d’« Orgueil et Parti pris » son admiration pour son œuvre, et apprendre à Miss Austen qu’il se jugerait très honoré si elle voulait bien lui dédier un de ses romans.

  1. Memoir. Page 124. Lettre du 1er avril 1816.
  2. Life of Scott, by Lockhart. Chap. LV.