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d’une soirée passée chez des amis : « Aussitôt qu’on eut préparé une table de whist et qu’on commença à parler d’installer le reste de la société à une autre table, je fis un mot d’excuse à ma mère et m’éloignai, laissant juste autant de joueurs autour de la grande table qu’il y en avait à la soirée de Mme Grant. Je souhaite qu’ils aient formé une compagnie aussi bien assortie». [1] À la fin de cette lettre, une petite phrase nous indique avec quel soin elle vérifiait l’exactitude du moindre détail. « J’ai appris de Sir J. Carr qu’il n’y a pas de gouverneur ni de palais du gouvernement à Gibraltar, mais seulement un commissaire royal ». [2] En mars 1814, elle accompagne à Londres son frère Henry qui était venu à Chawton et, pour faire passer le temps pendant le long trajet en chaise de poste, lit à haute voix le manuscrit du « Château de Mansfield ». « Nous avons commencé notre lecture à Bentley Green. Jusqu’ici, l’approbation d’Henry est si haute que mon attente est presque dépassée. Il trouve l’ouvrage différent des deux autres, mais ne semble pas le juger inférieur. Il en est au mariage de Mme Rushworth et j’ai bien peur qu’il n’ait déjà vu toute la partie la plus intéressante. Il éprouve beaucoup de sympathie pour Lady Bertram et Mme Norris, l’étude des caractères lui paraît mériter de grands éloges. Il comprend tous les personnages, aime Fanny et prévoit, je l’imagine, tout ce qui va arriver ». Après avoir parlé de ses occupations elle revient à son livre : « Henry continue à lire « Le Château de Mansfield ». Il admire Henry Crawford, comme il convient, s’entend, c’est-à-dire parce qu’il le trouve intelligent et agréable. Je vous raconte tout ce que j’ai de flatteur à vous raconter, je sais que cela vous fera plaisir ». [3] Trois jours plus tard, elle écrit encore : « Henry vient de me dire à l’instant qu’il aime « Le Château » de plus en plus. Il en est au troisième

  1. Voir « Le Château de Mansfield ». Chap. XXV.
  2. « The other women, at the Commissioner’s at Gibraltar, appeared in the sanie trim » Manslleld Park. Chap. XXIV.
  3. Memoir. Pages 105 et 106.