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ces actions mutuelles sont indispensables pour que le paramagnétisme apparaisse.

Le réarrangement des énergies cinétiques se produit dans le cas des gaz en un temps de l’ordre de ce que Max\varepsilonll a appelé le temps de relaxation[1], temps nécessaire pour qu’une perturbation locale à partir du régime permanent disparaisse dans le gaz par suite des chocs entre molécules. Ce temps de relaxation est de l’ordre seconde, de sorte que l’apparition du paramagnétisme est pratiquement instantanée. D’autant plus que nous ne savons pas établir de champs magnétiques permanents en un temps de cet ordre.

On conçoit aussi comment il se fait que les propriétés magnétiques puissent disparaître quand il s’agit de vibrations électromagnétiques un peu rapides qui ne laissent pas au réarrangement, à cet amortissement particulier, le temps de se produire. Le diamagnétisme doit subsister, et même exister seul dans ce cas pour les corps ordinairement magnétiques, mais il est beaucoup trop faible pour qu’on puisse s’en apercevoir.

Enfin, contrairement à ce qui se passe dans le cas du diamagnétisme, il résultera du réarrangement un changement de la température moyenne du milieu magnétique. On en peut déduire, par application du principe de Carnot, que la température devra modifier les propriétés magnétiques, tandis qu’elle n’agit pas sur le diamagnétisme. Ce sont au moins qualitativement les lois de M. Curie. Nous préciserons plus loin (37).

17. Remarquons enfin que le résultat essentiel du no 12 est susceptible d’une interprétation très simple qui se précisera d’ailleurs par la suite. La relation

  1. Voir Boltzmann, Théorie des gaz. Trad. Gallotti, t. I, p. 155.