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tant du déplacement individuel des molécules dans le champ magnétique est fournie pendant le réarrangement qui suit l’établissement du champ par leur énergie cinétique moyenne ou par leurs actions mutuelles si le milieu magnétique n’est pas gazeux. Si l’aimantation parcourt un cycle fermé qui ramène les molécules dans la même position relative, l’énergie totale n’a pu provenir que de l’agitation thermique, c’est-à-dire que le milieu a fourni une quantité de chaleur équivalente ou a reçu , conformément à la loi connue du phénomène d’hystérésis.

En même temps d’ailleurs, le déplacement relatif des molécules et du circuit a produit dans celui-ci un phénomène d’induction qui, d’après la loi générale, a mis en jeu la même énergie de part et d’autre. La source qui fournit le courant a donc reçu provenant de la diminution d’énergie magnétique du champ par suite du déplacement, c’est-à-dire que le long d’un cycle fermé d’aimantation elle fournit


c’est-à-dire l’équivalent de la chaleur dégagée dans le milieu. Dans un gaz magnétique cette chaleur est dégagée à mesure qu’elle est fournie, tandis que dans les autres milieux il n’y a équivalence que pour un cycle fermé. Nous suivons de la sorte à chaque instant l’énergie mise en jeu. On voit surtout clairement le rôle différent joué par les deux portions et . La première est fournie instantanément par le champ magnétique au moment de son accroissement. La deuxième partie est fournie par l’énergie cinétique ou potentielle d’ensemble des molécules et ne correspond à une variation de température moyenne qu’après le réarrangement nécessité par l’équilibre thermique.