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M. COUETTE.

2o Le premier régime est exactement conforme aux intégrales les plus simples des équations de Navier ;

3o Le second régime n’est pas conforme à ces intégrales, et, quand on lui applique les mêmes formules qu’au premier, on trouve pour le coefficient de frottement intérieur des valeurs qui croissent avec la vitesse du cylindre tournant, ou le débit dans un même tube, suivant une fonction linéaire ;

4o Quand on augmente progressivement la vitesse ou le débit, le premier régime se produit seul jusqu’à une certaine limite, le second régime se produit seul au delà d’une autre limite, plus reculée que la première ; entre les deux limites l’accroissement de la résistance est très rapide, les expériences de mesure sont difficiles et parfois discordantes.

27. L’observation de la veine jaillissant d’un tube cylindrique dans l’air va nous révéler ce qui se passe dans cette région troublée.

Un grand manchon cylindrique de verre est mastiqué dans un soubassement de zinc muni d’une tubulure latérale. Un tube de verre de 0cm,26 de diamètre et 27cm,8 de longueur est fixé dans cette tubulure à l’aide d’un bouchon. Quand le réservoir est plein jusqu’en haut, la veine qui jaillit du tube est trouble, c’est-à-dire que sa surface, couverte de fines aspérités, réfléchit irrégulièrement la lumière à peu près comme du verre très grossièrement dépoli. En même temps son amplitude, sans présenter de variation brusque, décroît d’une manière lente et continue en même temps que la charge. Mais quand celle-ci devient inférieure à une limite difficile à préciser (75cm environ), la veine éprouve des soubresauts de plus en plus marqués qui se produisent à des intervalles de temps irréguliers et pendant lesquels la veine devient lisse et se relève au-dessus de sa position habituelle. Ces soubresauts deviennent de plus en plus fréquents à mesure que la charge dimi-