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reste, comme il arrive le plus souvent quand on cherche à retrouver la genèse d'une grande idée directrice, il est difficile de fixer avec précision comment est d'abord apparue et comment s'est développée l'hypothèse qui place dans l'agitation moléculaire l'origine du mouvement brownien. Le premier nom qu'il convient de citer à cet égard est petit-être celui de Wiener qui, en conclusion de ses observations, affirma que le mouvement ne pouvait être dû à des courants de convection, qu'il fallait en chercher la cause dans le liquide lui-même, et qui, enfin, presque aux premiers temps du développement de la théorie cinétique de la chaleur, devina que les mouvements moléculaires pouvaient donner l'explication du phénomène. Quelques années plus tard, les PP. Delsaulx et Carbonnelle publièrent à la Royal Microscopical Society et dans la Revue des Questions scientifiques, de 1877 à 1880, diverses Notes sur l'Origine thermodynamique des mouvements browniens (voir pour cette Bibliographie un article paru en janvier 1909 dans la Revue des Questions scientifiques. article où M. Thirion attire très justement l'attention sur les idées de ces savants, dont il fut le collaborateur). On peut lire par exemple dans une Note du P. Delsaulx que «les trépidations des petits corpuscules en suspension dans les liquides forment véritablement un phénomène général»; qu'il est «dès lors naturel de rattacher un phénomène ayant cette universalité à quelque propriété générale de la matière», et que, «dans cet ordre d'idées, les mouvements intestins de translation qui constituent l'état calorifique des gaz, des vapeurs et des liquides peuvent très bien rendre raison des faits constatés par l'expérience». Dans une autre Note, celle-ci du P. Carbonnelle, on