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dans laquelle ne figurent plus, hormis N, que des grandeurs directement mesurables. Il n'y aura plus qu'à voir si les valeurs de N données par cette formule concordent avec les valeurs trouvées par ailleurs. Il me parait juste de rappeler que, presque en même temps qu'Einstein et par une autre voie, Smoluchowski est arrivé à une formule peu différente dans son remarquable Mémoire sur une théorie cinétique du mouvement brownien (Bulletin de l'Académie des Sciences de Cracovie, juillet 1906) (rédigé en français) où l'on trouve, outre des réflexions très intéressantes, un excellent historique des travaux antérieurs à 1905. Faisant un pas de plus, et se servant de ce que, si l'équipartition de l'énergie est vérifiée, l'énergie moyenne de rotation autour d'un axe est égale à l'énergie moyenne de translation parallèlement à un axe, Einstein a même réussi à obtenir une équation qui donne, en un temps donné, le carré moyen (alpha^2) de la rotation du grain autour d'un axe :

((alpha)(barre)^2) = tau*((R*T)/N)*(1/(4*Pi*zeta*(a^3))),

qui, elle aussi, peut servir de point de départ à une vérification expérimentale, plus difficile niais pas impossible, comme je le montrerai plus loin (numéro 32). Mais d'abord je veux m'occuper de celle des formules d'Einstein qui concerne les translations.

28. Épreuve expérimentale de la théorie d'Einstein. — Premiers essais. — On peut remarquer d'abord que c'est le volume des grains, et non leur masse, qui figure dans cette formule. Des poussières métalliques denses, des gouttelettes d'huile, et même des bulles d'air, auraient donc à volume égal exactement la même agitation. C'est, en effet, ce que de bons observateurs affirmaient depuis longtemps déjà (JEVONS, Proc. Manch. Soc., 1869, p.78 — CARBONNELLE et THIRION, Revue des Questions scientifiques, 1880, p.5 — Gouy, Comptes-rendus, t. CIX, 1889, p.102). Sans doute, ce n'étaient là que des impressions qui