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71.10^(22),

qui est encore sensiblement celle que m'a donné l'étude du mouvement brownien. La concordance extraordinaire de résultats obtenus par des moyens si profondément différents est d'autant plus frappante qu'ils n'ont pu exercer les uns sur les autres aucune influence même inconsciente ; par exemple, le calcul de M. Moulin n'a été fait qu'après achèvement et publication de mes recherches.

41. Valeurs tirées des lois du rayonnement « noir ». — Enfin, on ne trouvera pas moins surprenant de retrouver encore à peu près les mêmes nombres à partir des mesures relatives à la partie infrarouge des spectres de corps noirs, par les raisonnements qu'ont édifiés Lorentz et Planck. La théorie cinétique des métaux, telle que l'ont imaginée J.-J. Thomson et Drude (leurs mémoires sont traduits dans "Ions, Électrons, Corpuscules" (Gauthier-Villars)), a pour hypothèse fondamentale l'existence dans les métaux de corpuscules électriques, probablement identiques à ceux qui forment les rayons cathodiques, et qui se meuvent en tous sens dans le métal comme les molécules d'un gaz. Tout mouvement d'électricité dans le conducteur est un mouvement d'ensemble de ces corpuscules; mais, de plus, leur énergie moyenne de mouvement croît avec la température; plus agités dans les régions plus chaudes du métal, ils transmettent de proche en proche par leurs chocs cette agitation plus grande, et c'est en cela que consiste la conductibilité thermique des métaux. Précisant cette idée, Drude admit que l'énergie corpusculaire moyenne est égale à l'énergie moléculaire moyenne, et montra que la conductibilité thermique doit alors être proportionnelle à la conductibilité électrique, ce qui est la loi connue de Wiedemann-