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Ces deux phénomènes ont donné à Rutherford deux moyens complètement différents de compter le nombre p de projectiles positifs rayonnés en une seconde par 1 g de radium, projectiles qui peuvent traduire isolément leur existence, soit par une impulsion dans un électromètre, soit par une scintillation. Ces deux moyens concordent à 1 ou 2 pour 100 près et donnent pour le débit cherché p = 3,4.10^(10). Si, d'autre part, on peut mesurer la charge globale d'électricité positive rayonnée par seconde par une quantité donnée de radium, une simple division donnera la charge e(0) du projectile alpha. En fait, la mesure est difficile, et, selon les conditions, Rutherford a trouvé pour e(0) des valeurs comprises entre .

8,3.10^(-10) et 10.10^(-10),

soit environ le double de l'atome d'électricité. Le projectile alpha serait donc un ion bivalent (de façon plus précise, Rutherford a démontré que c'est un atome bivalent d'hélium). La charge élémentaire e serait donc la moitié de e(0), soit, en prenant la moyenne des valeurs trouvées,

4,65.10^(-10),

ce qui donnerait à N la valeur:

62.10^(22).

Cette valeur est un peu inférieure à celle que j'avais trouvée par l'étude du mouvement brownien. Mais Rutherford lui-même cite d'autres faits de radioactivité qui impliquent également sa détermination fondamentale du débit p des projectiles alpha rayonnés par 1 g de radium, et qui conduisent à des nombres pratiquement identiques au mien.