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brique de l’importance de celle dont je parle, on peut engraisser, par an, 50 à 60 bœufs ou 4 à 500 moutons avec ces seuls résidus.

La mélasse est un troisième produit qui n’est pas à dédaigner. L’exploitation d’un millier de betteraves, en fournit à-peu-près 240 livres par jour qu’on peut vendre dans le commerce à raison de 10 à 15 fr. le quintal ou les 50 kilogrammes, ou bien les faire fermenter et les distiller pour en extraire l’alcool.

Lorsqu’on prend le parti de distiller, on délaye la mélasse dans l’eau, de manière que la liqueur marque 7 à 9 degrés ; on y mêle ensuite avec soin de la levure de bierre ou du levain de pâte d’orge délayés dans l’eau tiède, dans la proportion de deux livres pour la première par 10 quintaux de liquide, et de 6 livres pour la seconde.

Les cuviers qui contiennent cette liqueur à fermenter, doivent être placés dans une étuve où la chaleur soit constamment à 16 ou 18 degrés du thermomètre centigrade. La fermentation ne tarde pas à s’annoncer, et elle est terminée en quelques jours.

La distillation doit s’opérer dans les alambics perfectionnés d’Adam et de Berard ; alors l’alcool n’a aucun mauvais goût, et on