Page:Annales de Bretagne, Tome XXIX, n°1, nov. 1913.djvu/251

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous n’avons rencontré nulle part de lettre de Quéinnec, membre de la Convention nationale ou membre du Conseil des Cinq-Cents, qui s’adressât à ses commettants, conformément à un usage à peu près général chez les députés des assemblées révolutionnaires. Toutefois, s’il ne correspondait pas régulièrement avec ses principaux électeurs (ce qui n’est nullement prouvé), il est certain qu’il ne cessa d’écrire à sa femme qu’il avait soin de tenir au courant de tout ce qu’il croyait devoir l’intéresser.

À lecture de cette correspondance, on sent, a dit un biographe de Quéinnec, que ses ennemis politiques le combattaient âprement, et il en trouve la preuve dans une lettre que le représentant écrit à celle-ci, au mois de prairial an V :


« Le mensonge est un besoin pour eux, dit Quéinnec ; qu’ils boivent dans la coupe de la calomnie jusqu’à satiété, qu’ils me fassent milionnaire dans leur délire invétéré, etc., etc., peu m’importe. »[1].


Outre le journal de la captivité de Quéinnec, nous avons eu entre les mains deux lettres autographes, qu’il adressa à sa femme, pendant qu’il appartenait au Conseil des Cinq-Cents. Amusantes par leur naïveté, ces lettres, d’une nature très intime, doivent par cela même, — est-il besoin de le redire ? — rester en dehors de toute critique littéraire.

    représentation bretonne (Rev. des Prov. de l’O., janvier 1892). — Biobibliographie bretonne. — Biog. bretonne. V. aussi Tables du Moniteur ; Domaines congéables.

    On sait que l’usance des Domaines congéables, dont l’utilité à plusieurs points de vue est incontestable, fut rétablie en l’an VII, et qu’elle est restée en pratique dans une partie de la Basse-Bretagne.

  1. On voit par cette réponse, dit M. Kerneis (op. cit.), à qui nous avons emprunté cet extrait, combien on devait l’accuser de s’enrichir à la Convention, et ce bien à tort ». Et M. Kernéis ajoute : « Huit ans après le décès de son mari, la veuve Quéinnec partagea ses biens entre ses enfants, et ce partage nous met en présence d’un petit propriétaire-cultivateur aisé, qui est loin d’avoir le million en perspective. Kermovan-Guielan passa, dans la suite, à Jean-Louis Quéinnec (le plus jeune de ses fils), qui fut maire de sa commune, conseiller général, et finalement, juge de paix du canton de Taulé. Il mourut à l’âge respectable de 85 ans 11 mois, le 6 mai 1885. La métairie où il aimait à se trouver, appartient actuellement à M. Caill, vétérinaire et maire de Plouzévédé, gendre de M. Quéinnec François, le petit-fils du conventionnel ». (V. plus haut).