Page:Annales de Bretagne, Tome XXIX, n°1, nov. 1913.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont Guermeur et Gomaire furent secrétaires) y traita avec autorité les affaires financières. Kervélégan fut aussi secrétaire des Anciens. Il n’est point de discussion concernant la défense nationale, la guerre ou la marine (la marine surtout) où ne se rencontrent les noms de Blad, de Boissier, de Bergevin, de Trouille. Ce dernier demanda, mais inutilement, la limitation de la loi d’amnistie du 4 brumaire et la continuation des poursuites contre les auteurs des crimes révolutionnaires ; il dénonça les articles anarchistes d’un Sr Lebois, continuateur du Père-Duchène d’Hébert, puis rédacteur de l’Ami du Peuple, une sorte de résurrection de la feuille de Murat[1].

Bohan, toujours avec la même idée fixe, continuait l’œuvre qu’il avait entreprise comme membre du Comité de féodalité à l’Assemblée législative, se spécialisant de plus en plus dans ses études des Domaines congéables, multipliant brochures sur brochures pour empêcher le rétablissement de cette tenure, abolie par le décret du 23-27 août 1792, provoqué par lui.

Dans cette campagne, Quéinnec, nous le verrons bientôt, lui emboîtait le pas et, disciple plus intransigeant que le maître, s’obstinait à ne voir dans les Domaines congéables qu’un droit féodal, consacrant la spoliation du colon au profit du propriétaire foncier[2].

  1. Conseil des Cinq-Cents, (séances des 24 prairial et 12 fructidor an IV. — 12 juin et 29 août 1796, — Moniteur (29 prairial et 19 fructidor). — Réimpression, t. XXVIII, p. 326 et 419.
  2. Le rapport de Bohan, en 1792, n’avait qu’un but, favoriser les colons des domaines congéables au détriment des propriétaires fonciers, dont Tronchet et les jurisconsultes bretons de la Constituante avaient démontré que les droits étaient étrangers au régime féodal. Aux Cinq-Cents, Bohan se montra, en apparence, plus conciliant, et ses dernières Observations portaient connue épigraphe : « Il ne s’agit ici de dépouiller personne, mais de coordonner notre législation sur le Domaine congéable avec notre Constitution ; avec la Déclaration des droits, avec le système général de notre législation, la forme et la nature de notre gouvernement, en rendant à chacun ce qui lui appartient ».

    Sur Bohan et ses opuscules et opinions, v. Kerviler : Cent ans de