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nommé aux Anciens, membre de plusieurs Commissions, et ce n’est qu’à la séance du 25 ventôse an V (15 mars 1797), que le président déclara qu’il n’y avait pas de député de ce nom. L’existence d’un député fictif pendant plus d’une année prouve le désordre qui régnait dans les Conseils au point de vue du personnel ; c’est un fait unique dans les annales parlementaires »[1]


Dans cette période, le chiffre de la députation du Finistère varia quelquefois. À la Convention, il comptait 8 représentants, 9 en comptant le député suppléant Boissier ; mais la loi du 1er  vendémiaire an IV (23 septembre 1795), venait de lui en attribuer 11. Il est vrai que, bientôt, une autre loi, celle du 27 pluviôse an V (15 février 1797), allait réduire ce nombre d’une unité[2].

Voici ce qui se passa pour ce département.

Trois conventionnels seulement, Kervélégan, Blad et Bohan, trouvèrent grâce auprès de leurs électeurs. Un, Marec, fut adopté par le département de Seine-et-Oise. Quant aux autres, laissés pour compte, Quéinnec, Guezno, Guermeur, Gomaire et Boissier, ils se retournèrent vers la fameuse Assemblée électorale de France, chargée de réparer les erreurs ou les oublis des électeurs, et celle-ci, le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795), réussit, après trois scrutins, à caser tous les cinq dans le nouveau Corps législatif[3]. Elle fit même mieux. N’ayant pas reçu avis que Blad et Bohan avaient été élus dans le Finistère, elle les nomma et les proclama une seconde fois membres du Corps législatifs[4].

Quel désordre et quelle immoralité politique !

  1. Kuscienski : Les Députés au Corps législatif, p. ii, 105, 135.
  2. Id. 14, 19, 123, 124.
  3. Quéinnec fut élu le 99e sur les 104 membres élus par l’Assemblée électorale parmi les conventionnels.
  4. Moniteur (14 brimaire an iv-5 novembre 1795). — Réimpression, t. xxvi, p. 349. — Kuscienski : Les Députés, etc., p. 49, 95, 98. Ce dernier ouvrage ne mentionne pas la double élection de Bohan. Cet écartement systématique des Conventionnels est d’autant plus significatif que, rappelons-le, chaque département était mis par la loi du 13 fructidor dans l’obligation : 1o  d’élire d’abord parmi eux une liste principale formant les deux liens de sa députation ; 2o  d’élire ensuite, et toujours parmi les