Page:Annales de Bretagne, Tome XXIX, n°1, nov. 1913.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le 2 juin 1798, deux autres députés du Finistère, Kervélégan et Gomaire avaient été mis en arrestation comme membres de la Commission des Douze.

Kervélégan, après son évasion, avait vu sa tête mise à prix, et, pendant plus de dix-huit mois, avait été réduit à changer continuellement de retraite et même à chercher des refuges dans les champs ou dans les bois. Or, malgré l’intervention de Guyomar (des Côtes-du-Nord), qui, à la séance mouvementée de la Convention du 26 frimaire an II (16 décembre 1794), avait protesté contre le maintien de la proscription de tous les députés mis hors la loi. Kervélégan, victime de l’opposition de Merlin (de Douai), n’avait été réintégré dans son poste de représentant que le 18 ventôse suivant (8 mars 1795)[1] ». Au reste, on peut se demander si, présent à la Convention, Kervélégan n’eût pas montré à l’égard des Jacobins qui l’avaient pourchassé avec une rage particulière, ce même dédain, dont il avait fait preuve vis-à-vis de Marat, lors de l’appel nominal des 13-14 avril 1798.

Gomaire, au contraire, enfermé au Luxembourg, avait fait complète soumission à la Montagne, ce qui lui avait valu sa libération vers le 15 août 1793. Sous ce titre : Suis-je assez puni ? Ai-je mérite de l’être ? il n’hésita pas à renier son

    de la Convention et de ses Comités. Jamais nous n’avons cessé de les tenir au courant de nos faits et gestes, et toutes les lettres où nous rendions compte de nos missions, ont été, invariablement accueillies par des applaudissements unanimes ».

    Quant à nous, ce n’est pas le reproche « de s’être tenu coi sous la Terreur » que nous ferons à Marec, mais plutôt de s’être d’abord montré « plus que circonspect » dans ses appréciations des actes des administrateurs du Finistère mis en accusation, et de les avoir même ensuite absolument désavoués. — ; (V. Lettre de Marec à Bréard, du 2 novembre 1793 : Leguillou-Penanros : L’administration du département du Finistère de 1790 à 1794, p. 357).

    Murec, substitut du procureur de la commune de Brest, avait été lui-même élu administrateur du département, le 24 juin 1700, en même temps que Quéinnec, mais, comme lui, avait refusé le mandat. Peu après, le 17 octobre, il accepta la fonction de secrétaire général du département et la conserva jusqu’à son élection à la Convention, le 7 septembre 1792.

  1. « Les coupables à la mort, les innocents à la Convention ! » avait dit Guyomar. (V. Moniteur, 29 frimaire. — Réimpression, t. XXII, p. 770)

    Le Dict. des Parlementaires, par suite d’une erreur typographique sans doute, fait rentrer Kervélégan à la Convention en l’an ii.