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Le 17 frimaire an III (7 décembre 1794), un décret de la Convention décida enfin que les Comités de Salut public, de Législation et de Sûreté générale déposeraient, « le primidi suivant » (21 frimaire — 11 décembre), un rapport concernant les 75 représentants qui avaient été décrétés d’arrestation. Toutefois, cette date, peu éloignée pourtant, ne fut même pas attendue, car ces représentants, et parmi eux les dix signataires de la pièce que nous venons de citer, furent rappelés à leur poste par un autre décret du 18 frimaire (8 décembre). En outre, le lendemain, un troisième décret les autorisa à rentrer en possession des papiers qui leur appartenaient.

Rentré à la Convention, Quéinnec ne fit guère de bruit.

Au reste, il est à remarquer que, seul des représentants du Finistère, Blad, son compagnon de captivité, semble avoir éprouvé un besoin de représailles, non pour ce qu’il avait enduré personnellement, (il n’y fit même pas la moindre allusion), mais pour tirer vengeance des gens qui avaient terrorisé ce département.

Quelqu’un tente-t-il de les défendre, en parlant de clémence, d’humanité, vite Blad s’insurge :

« Il n’y a point d’humanité à sauver les scélérats ! » s’écrie-t-il à la séance de la Convention du 1er  pluviôse an III (20 janvier 1795).

Quelques jours après (5 pluviôse — 24 janvier), après que la Convention eût entendu à sa barre une députation des citoyens de Brest, il prend la parole pour signaler les crimes commis dans cette ville par le Tribunal révolutionnaire et pour réclamer l’arrestation de ses membres.

Le 4 ventôse suivant (22 février), il revient à la rescousse et dépeint à la même Assemblée les membres du tribunal égorgeur de Brest, toujours en liberté, se promenant dans Paris, et ne s’entretenant de rien moins, au cours de réunions qu’il cite, que du projet de massacrer la Convention.