Trois mois après, seul des représentants du Finistère, Quéinnec vota le décret d’accusation contre Marat, au milieu des manifestations bruyantes et plutôt hostiles des tribunes, en majorité favorables à l’« Ami du peuple ».
Quéinnec était-il donc en désaccord avec ses collègues ?
Non, certes. Dans cette circonstance, ils partageaient tous la même opinion.
Mais Blad et Guermeur étaient alors absents[1].
Mais Bohan avait déclaré « qu’il ne votait pas ».
ET les autres avaient, lors du vote, fait ces déclarations dédaigneuses :
Marec : Maurat m’a fait l’honneur de me calomnier deux fois dans ses feuilles : ce motif m’interdit la faculté de voter dans cette question.
Kervélégan s’abstient de voter pour les mêmes motifs qu’a donnés son collègue Marec.
Gomaire : Comme j’ai été plusieurs fois cité et nommé ; comme aristocrate et conspirateur par Marat dans ses feuilles, et même à la tribune dans ses discours, je m’abstiens de voter.[2]
- ↑ Guermeur était en mission dans le Morbihan ; Blad était peut-être avec lui.
- ↑ Convention nationale : Appel nominal qui a eu lieu dans la séance permanente du 13 au 14 avril 1793, l’an 11e de la République française, à la suite du rapport du comité de Législation sur la question : Y a-t-il lieu à accusation contre Marat, membre de la Convention Nationale ?
(Imprimé par ordre de la Convention nationale, envoyé à tous les départements et aux armées).
À Paris de l’Imprimerie Nationale, br in-8o de 78 p.
Cette brochure est à consulter pour rectifier les votes. En effet, Le Moniteur (n° du 17 avril 1703) donne les chiffres suivants, mais sans citer aucun nom :
Votants367 Majorité absolue184
Pour220 367 Contre192 Pour l’ajournement7 Se sont récusés48
D’après l’Appel nominal, où tous les conventionnels sont indiqués par département, il y a en moins 7 votants.
Votants : 360.Pour220 360 Contre192 Ont déclaré n’avoir point de vœu quant à présent41 Ont demandé l’ajournement7
Enfin, La Réimpression (t. XVI, p. 151) porte le chiffre des représentants qui votèrent contre à 192 au lieu de 92.