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paroisse de Guiglan, et surtout chez les habitants des rives de Pensé, qui blanchissent beaucoup de toiles. »


Passant au district voisin, celui de Landerneau, Cambry dit encore :

« La fortune des fabricants de toile y est telle, qu’il n’est pas rare d’y faire des inventaires de cent ou deux cents milles livres. »[1]


Empruntons pour finir quelques chiffres à un très intéressant article de l’Annuaire statistique du département du Finistère pour l’an XII de la République. L’industrie des toiles y est déjà bien en décadence.


Il n’existe dans ce département, à proprement parler, aucune fabrique de toiles et de fils ; l’habitant de la campagne fait lui-même la filature, les fils destinés à être convertis en toile passent ensuite entre les mains de tisserands placés çà et là dans les campagnes ; les toiles et les fils se vendent ensuite, principalement sur les marchés de Morlaix et de Landerneau.

Les fils sont préparés par des femmes et des enfants. Il existe environ 5.600 métiers employés à la confection de toute espèce de toile…

La fabrication des toiles et fils consomme, en matières étrangères, 5.000 quintaux de chanvre poids de marc, et en matières nationales 40.000 quintaux de chanvre et 9.000 quintaux de lin.

Cette fabrication produit environ 18.000 pièces de toiles de lin et 48.000 pièces de toiles de chanvre dont la valeur peut être estimée 8 à 9 millions.


(Suivent des renseignements et des réflexions sur un côté spécial de l’industrie, celle des toiles à voiles de Loc-Ronan qui, depuis 1789, est tombée de 350 métiers en activité à 150.)

Les lieux d’exportation sont, pour la France, Bordeaux et autres, et pour l’étranger, l’Espagne.

La consommation, dans le département, des toiles de toutes espèces, est évaluée : savoir en toiles de lin à 110.000 aunes, et en toiles de chanvre à 4.771.300.

L’exportation en France est de 50.000 aunes de toiles de lin, et l’exportation à l’étranger à 2.000.000 d’aunes.

Le prix de la main-d’œuvre pourrait difficilement être calculé, attendu qu’il n’existe pas de fabriques en grand. Ce sont ordinairement les culti-

  1. Paris, an VII, Tome I, p. 20 et 203. Tome II, p. 163 et 166.